Publié le 30 septembre 2018 à 08h00 | Mis à jour le 30 septembre 2018 à 08h00 Voir l’article en entier sur La Presse +
Il y a de ces maisons qui se plaisent à camoufler leurs atouts. Prenez cette vénérable de 133 ans, avenue Laval, dans le Plateau-Mont-Royal. Bien mise et jolie de façade, elle donne l’impression d’être menue à l’intérieur, coincée entre ses voisines. On l’imagine même un peu sombre. On y entre, et voilà qu’on découvre combien les apparences peuvent être trompeuses.
Bien sûr, cet ancien duplex en rangée a été rénové au complet et transformé en cottage. Mais comment obtenir tant d’espace et de lumière avec une vingtaine de pieds linéaires en façade, se demande-t-on? La réponse s’impose d’elle-même: l’exploitation judicieuse de la profondeur, de la hauteur et de chaque pied carré. On pense même voir des puits de lumière là où, pourtant, on n’aurait pas pu en installer. En fait, ce sont les abondantes fenêtres de l’étage qui font déferler la lumière au rez-de-chaussée, par des ouvertures bien pensées et l’escalier. Les grandes portes-fenêtres, côté cour du rez-de-chaussée, contribuent elles aussi à illuminer l’endroit.
«Mon conjoint aime dessiner des maisons, il est très bon là-dedans. Il a dessiné les plans avec un ingénieur structural», explique Sandra Smofsky, propriétaire des lieux avec son mari, Alain Côté.
«Lâcher le char»…
Le couple a acheté cette maison il y a une dizaine d’années pour se rapprocher de son entreprise située boulevard Saint-Laurent. Il résidait alors dans l’Ouest-de-l’Île et se déplaçait bien sûr en voiture. Il en a eu assez de tout ce temps perdu.
«Je voulais marcher, ne plus utiliser la voiture, dit Sandra. Le plan, c’était de marcher cinq minutes pour aller au travail. Je voulais demeurer entre Sherbrooke et Mont-Royal et j’avais déterminé trois rues. L’avenue Laval en était une.»
Quand ils ont acheté la propriété de l’avenue Laval, celle-ci avait déjà subi quelques transformations, mais très sommaires. «L’escalier avait été ouvert, la cuisine était en haut. Tout était à l’envers», résume Sandra. Ne voulant pas faire les choses à moitié, le couple a entrepris une transformation extrême. Il a pour ainsi dire gardé seulement la façade et a refait tout le reste. Il a même fait creuser là où il n’y avait qu’un vide sanitaire, pour faire un sous-sol. Le garage à l’arrière a été sacrifié pour devenir une troisième chambre, qui jouxte les pièces à vivre : cuisine, salle à manger et salon. Les travaux ont duré cinq mois et le résultat a été à la hauteur des attentes.
«Chaque espace a été utilisé», résume Sandra. À titre d’exemple, une salle d’eau niche maintenant sous l’escalier. Les deux autres chambres, à l’étage, disposent chacune d’une salle de bains et de grandes penderies. Deux terrasses, une au rez-de-chaussée et l’autre sur le toit, permettent de prendre l’air et de profiter du beau temps. «On y travaille même, des fois», dit la propriétaire.
Changement de vie Sandra et Alain, qui travaillent dans le design graphique et les sites internet, estiment cependant ne plus avoir besoin d’aussi grand pour vivre. Ils ont vendu la bâtisse dans laquelle était située leur entreprise. Avec la technologie actuelle et l’internet, eux-mêmes et leurs employés peuvent travailler de la maison, voire de n’importe où, explique Sandra. «On n’a plus besoin d’une grande maison. Ma fille habite ailleurs maintenant et on veut plus petit. On veut voyager.» Avenue très prisée Outre ses atouts personnels, la maison est située dans une rue très prisée du Plateau, qui comporte de larges trottoirs, des arbres, et d’où l’on peut faire beaucoup de choses à pied. Son adresse aux chiffres pairs la place par ailleurs du «bon bord de la rue», à l’ouest, ce qui signifie qu’elle a le soleil dans la cour tout l’après-midi. «Beaucoup d’acheteurs veulent le côté pair», indique le courtier immobilier Yanick E. Sarrazin. Ce dernier signale que l’avenue Laval est celle qui a le plus de valeur dans le Plateau, en immobilier. «Les propriétés sont très belles, elles ont beaucoup de cachet, dit-il, et ce sont souvent elles que l’on retrouve sur les photos partout dans le monde.» M. Sarrazin ajoute que l’avenue Laval et quelques autres rues du Plateau, comme Cherrier et Saint-Hubert, sont considérées comme des rues «nobles» du quartier, dans le sens où on y retrouve de belles propriétés d’époque, avec des corniches, de la pierre, des plafonds hauts, signes de richesse à l’époque. Ce sont les dirigeants des entreprises qui s’y installaient, dit-il, alors que les employés habitaient des maisons plus modestes, dans d’autres rues. Au goût du jour Quand Sandra et Alain ont décidé de mettre la maison en vente, ils ont eu recours à une designer, Mylène Sarrasin, pour rafraîchir le décor. Sandra est emballée du résultat. Les armoires de cuisine en bois de même que les boiseries de l’escalier ont été peintes en blanc, ce qui confère un air de fraîcheur et agrandit visuellement l’espace. Des meubles ont aussi été changés. «Je n’étais plus au courant des tendances. Il y a 10 ans, il y avait beaucoup de bois. La styliste a un flair et le coup d’oeil, elle nous a aidés à épurer», dit Sandra, qui se promet d’avoir recours à ses services pour son prochain chez-soi.
Les pièces à vivre sont à aire ouverte. Une salle d’eau niche sous l’escalier.
Photo fournie par Remax du Cartier
La propriété en bref Prix demandé: 1 199 000 $ Année de construction: 1885 (rénovée) 13 pièces, dont 3 chambres et 3 salles de bains. Plancher de bois, sous-sol aménagé et terrasse sur le toit, avec jolie cour arrière. Superficie habitable: 2102 pi2 Évaluation municipale: 858 000 $ Taxe foncière: 7205 $ Taxe scolaire: 1452 $ Courtier immobilier: Yanick E. Sarrazin, Remax du Cartier (514 799-9841) https://www.centris.ca/fr/maison~a-vendre~le-plateau-mont-royal-montreal/15317861